Henri-Georges Clouzot, un maitre cinéma !
C’est le 20 novembre qu’est né l’un des plus grands réalisateurs français, Henri-Georges Clouzot. Gaumont a eu la chance de collaborer avec ce grand artiste à deux reprises, en 1942 pour L'Assassin habite au 21 et en 1956 pour Le Mystère Picasso.
Célèbre pour son regard de réalisateur, il n’en demeure pas moins un scénariste talentueux qui s’est fait remarqué pour ses bons mots : “Pour faire un film : premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire.”
Son nom vous est peut être inconnu mais il est un des rares à avoir à avoir remporté les trois plus grandes récompenses cinématographiques européennes à savoir le Lion d'or à la Mostra de Venise, la Palme d'or au Festival de Cannes et l'Ours d'or du Festival de Berlin. Il a également été couronné d’un Bafta, de Prix du Jury à Cannes, ou encore les Prix Louis-Delluc ou Edgar Allan Poe. Son cinéma a été incontestablement remarqué par le public mais aussi par la critique et les professionnels.
L'Assassin habite au 21 :
Plusieurs crimes, signés d'un mystérieux M.Durand, sont commis à Montmartre. Grâce à un informateur, le commissaire Wens découvre que l'assassin habite dans une pension au 21 rue des Lilas, le policier s'y installe, déguisé en pasteur. Le détective devra alors faire preuve de perspicacité face aux pensionnaires du 21, tour à tour accusés puis innocentés, tout en étant aux prises avec l'affection maladroite et encombrante de son amie, Mila Malou, qui s'est mis en tête de résoudre l'affaire.
C’est en 1942 qu’est sorti en salle L’assassin habite au 21 met en scène Pierre Fresnay, Suzy Delair, Jean Tissier, Pierre Larquey ou encore Noël Roquevert. C’est une vision très sombre que propose le réalisateur et pour cause, le contexte de cette Guerre tragique n'invitait pas à un 7ème art teinté de réjouissance.
Le mystère Picasso :
Sur l'écran qui fait office de toile, le crayon de Picasso court avec fermeté et souplesse, un dessin s'élabore, seul s'entend le crissement du fusain. Dès le deuxième tableau, qui sera suivi d'une dizaine d'autres, une musique riche et variée accompagne le mystérieux cheminement de la création artistique. Clouzot a, pour la première fois, l'idée de filmer un peintre au travail et plonge le spectateur au coeur de la naissance lente et difficile de son oeuvre.
Ce documentaire mettant en scène Pablo Picasso a toutes les caractéristiques d’un grand film et fait de lui un véritable chef œuvre artistique où pendant près d’1h20 se mêle cinéma et peinture. Ce projet a mis des années à voir le jour mais le résultat dépasse les espérances initiales du réalisateur. En effet, quelques temps avant la mise en place du tournage, Picasso a repéré des feutres complètement fou, ces stylos ont la particularité de posséder une encre qui est en mesure de transpercer un bloc de papier à dessin, de ce fait, Henri-Georges Clouzot a pu filmer les dessin du peintre sans le voir de dos, face à son chevalet. En effet, le spectateur peut suivre le processus créatif de l’artiste de manière complètement immersive. Tant ce travail fut remarquable, Le Mystère Picasso a été déclaré "trésor national" par le gouvernement français.
Nous aurions aimé que cet homme de cinéma soit comme son œuvre, éternel.